mardi 22 octobre 2019

(22) Des temps différents



" C’était comme d’être assis devant une cheminée et d’attendre que la fumée se dissipe. En fait, c’était une usine à nuages: il s’agissait de matière nuageuse que le vent extrayait des rochers froids et nus. De temps à autre, je pouvais apercevoir rapidement un à-pic sombre et humide à droite ou à gauche, la brume ne cessant de passer entre lui et moi."
Henry David Thoreau, Les forêts du Maine, 1864, trad. Thierry Gillyboeuf, Payot, 2012 



 


Il arrive à Pinocchio d'avoir le sentiment d'appartenir à plusieurs temps différents, mais, bien souvent, un sentiment en remplace un autre. La futilité des opinions n'a d'égale que la fuite des nuages par beau temps.
– Cela n’a pourtant rien à faire avec le temps: c’est à un pur hasard ou à une catastrophe, en tous cas à rien d’autre, que j'imagine devoir ma présence en ce lieu.

Une présence de pur hasard qui serait le résultat d’alliances et de mésalliances successives où les mémoires se jouent des tours et où la parole, loin de tout clarifier, étendrait un voile obscur semblable à celui de la nuit, mais où, aussi, les trous de paroles, y produiraient des ouvertures, telles celles dans les nuages qui procurent des éclaircies.


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