mardi 21 mai 2019

(21) Hypnotisme scripturaire




– Mon maître me disait que lorsque, pendant tout le temps qu'il avait consacré à déchiffrer l'écriture de l'enfant Lune, il était sujet à de brusques montées de ce qu'il appelait, fort pompeusement, mais avec quelque vérité, l'hypnotisme scripturaire...
– Il n'arrivait pas à lire à cause de l'écriture de l'enfant?
– Non, non, non... Cela n'était pas dû à une quelconque difficulté de déchiffrement de l'écriture elle-même, sa forme, en soi, était on ne peut plus scolaire et lisible. Il parlait du contenu dont l'auteur, tout de même... avait à peine plus de trois ans...
– Justement... à trois ans on ne sait ni lire ni écrire...
– Plus encore, le récit que me fit mon maître ne tenait qu’imparfaitement compte de certains détails imposés par la lecture. A ce moment là, il ne parlait pas de geste technique, du degré d’exhaustion récit ou des mots, indépendamment de la construction de son récit et de ce qu'il véhiculait sous l'apparente simplicité de la forme...
– Tout ce galimatias ne me dit point ce qu'était cet hypnotisme scripturaire...
– Eh bien, figurez-vous que pendant le temps de la lecture, d'immenses trous prenaient place dans la mémoire de mon maître.
– Drôles de choses...
– Ce sont précisément les mots qu'il employait... 


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