lundi 27 novembre 2023

Paradoxologie

 
« L'homme est un mode d'être tel qu'en lui se fonde cette dimension toujours ouverte, jamais délimitée une fois pour toutes, mais indéfiniment parcourue, qui va, d'une part de lui-même qu'il ne réfléchit pas dans un cogito, à l'acte de pensée par quoi il la ressaisit; et qui, inversement, va de cette pure saisie à l'encombrement empirique, à la montée désordonnée des contenus, au surplomb des expériences qui échappent à elles-mêmes, à tout l'horizon silencieux de ce qui se donne dans l'étendue sablonneuse de la non-pensée.»
 
Michel Foucault, Les mots et les choses, PUF, p.333

 

 
– Il me semble qu’une fois revêtu de l'habit du sage, par ailleurs bien trop grand pour vous, vous êtes passé de l’improvisation bouffonne à l’art d’user du paradoxe…
– Ce qui revient au même…
– C’est vraiment le cas de le dire!
– Je vous ferai remarquer que l’enfant Lune, lui aussi, porte des habits trop grands…
– Ainsi… aussi… que Pinocchio, l’Autre, ou encore, certains jours,  Don Carotte…
– Faudrait-il considérer cela comme un indice, une signalisation?
– D’autant plus qu’en y regardant de plus près me vient à l’esprit que bien souvent ils portent le même habit!
– Croyez-moi... je ne crois pas que notre maître l'ait voulu sans que cela ait quelque signification... À nous la tâche d'essayer de comprendre...
– Je croyais que notre tâche était de répéter!
– C'est ce que nous comprenions jusqu'alors!
– Vous savez, tout comme moi, qu'en répétant les choses, les choses changent...
– Cela se passe... sans trop réfléchir, je dirai que les choses, prises dans accès de vitalité, se transforment...
– ... comme des feuilles mortes emportées par un léger tourbillon...
– Vous avez raison. Dans ce cas ce seraient les mots qui seraient morts mais qui rendraient visible le tourbillon, qui lui est vivant!
– Comme un savoir renaissant!


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