" La lune éclaire la terre ocre de ton village. Une terre qui bouge. Une terre mal aimée. Elle avance nue vers la forêt. Les étoiles sont là; elles peuplent ce ciel indifférent pendant que ton corps s'étire dans le temps et perd la mémoire, écume d'une mer qui s'éloigne. D'ailleurs tout s'éloigne, l'olivier, le verger, le ruisseau, la voix. Recouverts d'une brume légère ou d'un voile."*
... l'alternance des événements. Combien de fois Platon l'Ancien, a-t'il espéré que bientôt, venue des profondeurs, comme par hasard, une vague un peu plus grande que les autres pourrait... avec un peu de chance et sans autre ravage, remettre à flot le bateau. Ce n'est pas toujours de l'opportunisme que de vouloir se sauver. Platon eut dû pouvoir comprendre plus tôt que tout ne peut être dit...
À partir d'un certain âge, Platon l'Ancien se dit que ce qu'il pense pourrait être la source d'un écrit... Non parce qu'il se croit important, mais parce que:
– Lorsque j'écris, il y a posé entre moi et les mots une frontière que je dois traverser qui n'est pas là lorsque je parle...
Mais alors se manifeste un léger problème:
– Si tout se manifeste par la voix, comment se manifeste ce qui est dit par écrit ..?
* Moha le fou, Moha le sage, Tahar Ben Jelloun
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