dimanche 8 octobre 2017

Un sourire flottant


"Alors qu'un sourire flottait encore sur leur visage, les grandes personnes entreprenaient d'ordinaire de réfuter mes allégations au moyen d'une quelconque explication scientifique. S'efforçant de trouver des arguments accessibles à l'esprit d'un enfant, elles se mettaient à discourir avec une ardeur des plus impressionnantes; elles affirmaient que les yeux d'un bébé ne sont pas encore ouverts à sa naissance et que, même s'ils sont complètement ouverts, un nouveau-né ne peut absolument pas voir les choses assez nettement pour se les rappeler."*




– Quand je t'écoutais, tout-à-l'heure, mon cher Nounours, en train de citer puis de commenter Mishima, il m'a semblé entendre, ou plutôt comprendre que, selon toi, ce que nous serions en train de faire serait, en quelque sorte une construction d'un futur qui serait le mien à défaut d'être le nôtre puisque tu prétends ne pas...
La voix de Platon, un peu troublée, se perd dans ses pensées...



Nounours se tait comme toujours. La voix qu'il porte est celle que lui attribue Platon l'Ancien, encore enfant.

– Si je te comprends bien, cher Nounours, et cela malgré ton silence, je me demande s'il est concevable que des fils  nous relient en permanence avec notre passé et notre futur..?



* Confession d'un masque, Mishima, folio


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