samedi 13 octobre 2018

(13) Des traces... et encore...


" Permettez-moi d'abord de faire une distinction entre image et imagination. C'est de l'imagination que je parlerai, non de l'image. Pourquoi ? En raison des impasses dans lesquelles s'est enfermée l'étude de l'image. Je ne dirai rien ici des méfaits dont les philosophes sont responsables, à la suite des empiristes anglais, dans leur tentative pour faire de l'image le matériau mental dans lequel nos idées abstraites seraient taillées. Outre que la dérivation du concept à partir de l'image relève d'une alchimie mentale parfaitement arbitraire, le soi-disant matériau concret que le mot image est censé désigner est lui-même une création de la théorie, par analogie avec les corpuscules de la physique mécanique. Je laisserai donc de côté les emplois malheureux de l'image en théorie de la connaissance et en épistémologie."

Paul Ricoeur, Imagination et métaphore


– Est-ce que nous existons vraiment lorsque nous apparaissons dans cette histoire? ou ne serions-nous que des images?
– Ce qui revient à nous demander: à quel moment sommes-nous sûr de notre existence?
– À mon sens cette question est presque vaine... 
– Presque...
– En tous cas elle contient une grande part de vanité. 


– Pourquoi parler de vanité?
– Parce que nous ne pouvons répondre à cela.
– Serions-nous des sorte de messagers? Messager-questionneur, comme me le disait mon maître.
– Des messagers? Comme des facteurs?
– Si c'était le cas, nous serions alors des messagers de l'impasse... comme me le disait le mien.
– De l'impasse?
– Oui, de l'impasse, parce que le seuls messages que nous véhiculons ne sont guère plus que des traces... et encore...

 

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