« Il faut toujours se souvenir de ceci : quelle est la nature du Tout? Quelle est la mienne? Comment celle-ci se comporte-t-elle à l’égard de celle-là? Quelle partie de quel Tout est-elle? Noter aussi que nul ne peut t’empêcher de toujours faire et de dire ce qui est conforme à la nature dont tu fais partie.»
Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même
– Sentez-vous comment, en marchant les mots en nous se déploient?
– Serait-ce là l'effet de la voix que j’entends du dehors et qui les portent?
– Ce n'est que la cause, quelque fois lointaine, du déclenchement. Dès lors et, pour un certain temps, généralement aussi incertaine et fragile, c'est une autre voix, intérieure celle-là, qui, comme un riche et surtout infidèle écho en prend le relais.
– Dans quel temps vit-elle?
– Permettez-moi de vous faire remarquer que, jusqu'à preuve du contraire, à ma connaissance, il n'y en a qu'un seul...
– De votre point de vue, je le sais. Ce doit être l'une des conséquences de, pardonnez le mot, l'enflure de votre côté raisonnable...
– C'est peut-être ainsi qu'il faille le dire.
– Mais alors...
– Oui.
– Que ferions-nous si il s'avérait qu'il y en eut d'autres?
– Il n'y en a pas d'autres.
– J'ai fait, et je fais encore, l'effort d'employer le conditionnel, vous pourriez faire l'effort de la conversation.
– Ce n'est point de la conversation...
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