mercredi 8 novembre 2017

Alias


"Supposez que quelqu’un qui ne vous soit pas radicalement autre, qui  vous soit entièrement transparent, constitué en que que sorte de vos propres rayons du monde […]. Vous ne pourriez l’aimer ni le haïr parce que, faute de résistance et d’opacité, vous le traversiez sans rencontrer personne; il ne serait pas. Et si vous même en étiez là de vous-même, pareil à un homme de verre si transparent et invisible, vous n’existeriez pas. Il faut, pour exister, qu’il y ait en vous -à une profondeur variable- cet écran opaque qui vous renvoie vos propres paroles, attitudes ou comportements […] comme autres, de telle façon que, ainsi déplacé en vous-même, vous désiriez à nouveau une nouvelle expression de vous vers cet écran concave qui la réfléchira à nouveau contre vous. Cette conjonction de l’altérité et de la réalité commence à cette rencontre qu’est le sentir (humain) où quelque chose, à chaque fois nouveau, s’éclaire à mon propre jour qui ne se lève qu’avec lui. Nouveauté, altérité, réalité émergent l’une à l’autre à travers l’autre dans toute rencontre."

Penser l’homme et la folie, Henri Maldiney, Éditions Millon 
 


Dans notre théâtre, au sommet de notre "hiérarchie égalitaire", qu'il serait impossible de traverser, des coulisses à l'avant scène, surtout à l'avant-scène, là où les projecteurs sont le plus puissants, sans faire la rencontre toujours souriante d'Alias, Alias d'Alias pour être complet, Al pour les intimes. Alias est un bien curieux personnage. Une sorte d'aristocrate qui plait beaucoup. Une certaine nostalgie flotte autour de lui comme le sourire qui semble lui coller à la peau. C'est notre Très Grand et Très Respecté Directeur.
 




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