dimanche 19 novembre 2017

Le spectacle du monde




Pinocchio, privé de l'usage de ses main, s'en est fabriqué de nouvelles, enfin, peut-être faudrait-il dire qu'il a adapté à sa mesure celles qu'il a trouvé parmi les reste de centaines de petites épaves à son image. Celles-ci s'étaient échouées sur le rivage de son île, probablement suite à une tempête. Parmi ces épaves se trouvait aussi un âne en peluche avec lequel Pinocchio s’était lié d'amitié, mais dont il ne connaissait pas encore le nom.

– Le saviez vous? Comme le dit Fernando Pessoa: «Un homme doté de la véritable sagesse peut savourer le spectacle du monde entier en restant assis sur une chaise, sans même savoir lire, sans parler à quiconque, rien que par l'usage de ses sens et grâce à une âme  ignorant ce que c'est que d'être triste.»
– Non seulement je ne le savais pas, mais l'idée même m'en était étrangère... mais ce n'est guère étonnant.
 Pourquoi cela?
– Parce que je ne sais rien...
– Mais alors, comment pouvez-vous me répondre?
– Cela n'a rien à voir avec le savoir.
– Et avec quoi cela a-t'il à voir?
– Avec l'adaptation.
– Il me semble que pour quelqu'un qui ne sait rien, vous expliquez des choses que moi-même qui appris à lire, qui a quand même déjà lu quelques livres, j'ignorais et continue d'ignorer ce que vous me dites-là, parce que je ne l'ai pas encore bien compris...

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