lundi 6 novembre 2017

Sans fin

Die que l'on commence un récit par la fin, peut paraître étrange. Et pourtant, c'est une logique comme une autre. Le suspens en est simplement inversé et non moins prenant. Un long retour au commencement est un récit des plus banals. Tout se complique si un récit est le récit de récits. Mais comment pourrait-il en être autrement?



Tout, sans cesse, se raconte. Posons le décors. Nous sommes sur l'île de Pinocchio, l'Autre, qui est aussi celle de Platon l'Ancien que l'on ne voit plus. Une île, c'est beaucoup dire... un chemin, une passerelle, un fragile entre deux, serait plus juste. Personne ne sait qui raconte et quels sont les liens réels qui relient les personnages entre eux. Un narrateur invisible capte ce qui dans les rôles qu'il a donné se dit en secret. Il ne sait si ces voix sont réelles ou s'il les invente, mais ce qui se passe est bien réel. De sa voix, hantée par tant d'autres voix, il décide que Pinocchio a la parole sans se demander pourquoi lui plutôt qu'un autre. Sa décision n'est pourtant pas innocente, il devrait savoir que les événements de sa propre vie influencent considérablement ce à quoi il travaille. Les évènements à qui il donne formes sont déjà du passé, mais un passé qui ne cesse de se renouveler. Ainsi lorsque Pinocchio, l'Autre, entend les grondements du pouvoir de ceux qui se cachent dans la nuit, ce n'est pas sa propre peur qu'il essaie d'exorciser.





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