mercredi 22 novembre 2017

Majorité


"Lorsqu'un certain nombre d'hommes ont, grâce au consentement de chaque individu, formé une communauté, ils ont par là même fait de cette communauté un corps, doté d'un pouvoir d'agir en tant que corps, ce qui n'est possible que par la volonté et la décision de la majorité. Car ce qui fait agir une communauté quelconque, ce ne peut être que le consentement des individus qui la composent ; et puisqu'il est nécessaire à ce qui constitue un corps de se mouvoir dans une seule direction à la fois, il est nécessaire que ce corps se meuve dans la direction où l'emporte la force la plus grande, c'est-à-dire le consentement de la majorité ; dans le cas contraire, il est impossible qu'il agisse ou qu'il continue de former un corps ou une communauté, ce que la volonté de chaque individu qui s'y était joint avait pourtant voulu qu'il soit ; ainsi, chacun est obligé, par ce consentement, de se soumettre à la majorité."

Second traité du gouvernement civil, John Locke, 1690




– Très Respectables Nounours, je vous invite à faire silence et, en préambule, sachez que ce que j'ai à vous dire n’a pas pour but de polémiquer. Il s’agit plutôt de vous faire prendre conscience des effets qu’engendrent et qu’engendreront les décisions prises récemment par cette Respectable Assemblée. Nous passons notre temps à mettre notre vie en jeu... il nous est impossible de faire autrement...
Écoutez-moi, je vous prie, rappelez-vous l’Iliade, qui précède l'Odyssée, c'est l'histoire d'Achille, le poème du héros guerrier. Il a une grande ardeur à réaliser une vie de courage beaucoup plus intense incomparable avec la vie de la plupart des hommes. C'est le héros modèle et je comprend celui qui voudrait s'identifier à lui...



Pinocchio eut dû, si l'on écoute la voix de la raison, se soumettre à la majorité évidente des nounours, mais une voix profonde  lui dictait ce qui devenait instantanément l'objet de sa propre pensée jusqu'à ce que cet objet disparaisse en produisant une énergie telle qu'elle se transformait en paroles que Pinocchio ne pouvait retenir.

– Pourquoi, d'ailleurs, l'eussé-je fait?




 

Aucun commentaire: