lundi 11 décembre 2017

En soi...


"C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal."

Hannah Arendt

 

– Croyez-vous qu'il soit possible de naître à chaque instant? 

– Certes, mais ce que vous dites me parait appartenir à un absolu, tant les difficulté sont nombreuses pour empêcher que cela se fit...

– Croyez-vous que le préalable nécessaire soit le vide?

– Qu'entendez-vous par là?

– Pour qu'il y ait du nouveau, on peut penser qu'il faille que l'ancien disparaisse.

– C'est cela, mais dans le même temps rien ne peut émerger du vide.

– Pourquoi cela?

– Parce que sinon ce n'est pas du vide...

– L'absolu, tel que vous l'appelez, est-il une étiquette instantanée qui recouvre ce genre d'objet jusqu'à le dissimuler presque entièrement?


– Pour le meilleur ou pour le pire... certainement. Les mots et les choses qu'ils désignent ne sont pas mêmes choses...

– Mais qu’est-ce que cela veut dire?

– Cela veut dire que ce qui se raconte est une part infime des possibilités de l'objet lui-même ainsi que des capacités du discours....

– Le discours, alors devient un objet en soi.

– Vous l'avez dit très justement: en soi!

– Il y aurait donc deux objets en un.

– C'est cela!

– Ne serait-ce point dangereux de pousser le raisonnement beaucoup plus loin, juste avant le point ou le fil se casse? Ne s'agirait-il pas pour l’enfant précoce de se projeter vers sa dernière heure en considérant qu’il est né pour disparaître tôt ou tard du monde des vivants, parce que la vie serait la mort et réciproquement la mort serait la vie.


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