vendredi 22 décembre 2017

Coupable, mais de quoi?


Vous connaissez cette phrase de Dostoïevski : "Nous sommes tous coupables de tout et de tous devant tous, et moi plus que les autres."

Les Frères Karamazov, La Pleïade, p. 310






Nounours, le Jeune, sans qu'il l'ait désiré consciemment, a laissé Pinocchio, l'Autre, sortir de son chapeau. Pour le coup il a bien fait. La tête de sa marionnette, probablement bien échauffée, tant par les courants de sa propre pensée que par les mots qu'il entendait, n'attendait que la moindre étincelle pour prendre feu. C'est ce qui s'est passé et il fallu la promptitude, alliée à la colère du Vénérable Ancêtre, pour que l'incendie prisse fin... momentanément du moins. Avec un certaine adresse l'Ancêtre vénérable avait balancé son verre d'eau sur la figure de Pinocchio, l'Autre.

– Après l'épreuve du feu, l'épreuve de l'eau! Dit-il avec un air satisfait.

– Ce qui fait trois épreuves en une... dit malicieusement Nounours, le Jeune...

– Je ne comprend pas...

– L'eau, le feu, et votre air satisfait.

On peut le comprendre, ce petit mot d'esprit n'allège guère l'atmosphère. D'autant que la promptitude du mouvement accélérant le continuum des causes et effets, le chapeau ou le coude de l'Ancêtre heurte la bougie...





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