samedi 19 décembre 2015

19 décembre (142) Prisonniers de l'intérieur

Épisode 142

"Le chaos étant ainsi débrouillé, les éléments occupèrent le rang qui leur fut assigné, et reçurent les lois qui devaient maintenir entre eux une éternelle paix. Le feu, qui n'a point de pesanteur, brilla dans le ciel, et occupa la région la plus élevée. Au-dessous, mais près de lui, vint se placer l'air par sa légèreté."

Ovide, Les Métamorphoses



Cher Justin
 Cet enfant fut une bien étrange rencontre. Pas seulement à cause des circonstances de notre rencontre. Mais venait surtout du fait qu'il ne parlait pas comme un enfant:
 – J'entends mais ne veut voir ni ne peut dire ce qui, en mon cœur, autrefois me ravissait.

Interloqué j'interrogeais à mon tour:
– Pourquoi cela?


Je ne compris rien à la réponse de Julius:
– C'est justement ce que je ne veux et ne puis dire. J'en ai fait la promesse.


Si je résume, cher Justin, je dirais qu'il était prisonnier de l'intérieur et moi j'étais, en quelque sorte, prisonnier de l'extérieur.
Julius ne dit plus un mot. Parler ne l'intéresse tout simplement pas. Il se faufile entre les barreaux et avec une agilité surprenante, il se saisit du chandelier, se débarrasse des planches encombrantes et se met à marcher de long en large sur l'échafaudage qui manque à tous moments de s'affaisser.


– Venez avec moi et je vous montrerai que vous vous trompez. Il n'y aucune différence entre ce qui dedans et ce qui est dehors et je ne suis, pas plus que vous-même, un prisonnier. Du moins au sens que vous accordez à ce mot.






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