1er décembre (115) De l'audace

Épisode 115

– Celui qui de chasseur est devenu chassé

doit apprendre à se méfier de son fusil.
L'ivre de vie
Walid Neill 

De l'audace, de l'audace, "cher Joachim", toujours de l'audace...
Quel  délire que cette aventure insensée dans laquelle vous vous êtes lancé!
Il me semblait ne plus vous connaître... quand je me suis aperçu que je ne vous re-connaissais plus. C'est la plus simple des constatations et elle me permet de remettre les deux pieds sur terre. Elle me permet de constater à quel point je m'appuyais sur une image ancienne qui n'avait plus aucune actualité. Si vous aviez quelques lettres, ce qui fut le cas, vous ne vous cacheriez plus derrière ces discours qui me sont parvenus malgré vous. Je ne vous cacherai pas mon admiration devant la longue litanie de ces paroles si bien masquées... Je dois admettre que leur portée vise avec talent le centre des émotions que vous aimez à susciter. À juste titre titre? Certainement. Et là je peux m'empêcher de placer ce petit mot si courant et qui me dérange si souvent, "mais" pas seulement.. Qui pourrait se douter de leurs sens profonds et des objectifs cachés. En ce sens je comprend mieux l'audace dont vous parliez. Réécrire l'histoire n'est-ce pas là votre but. Ce ne fut point le notre. J'espère sans illusion vous le rappeler. Ériger son libre arbitre voilà ce que nous avions en commun jusqu'à ce que nous devenions comme deux pantins. Moi le votre et vous le mien. Car enfin voilà ce que nous sommes, Cher Joachim, vous dans la lumière des projecteurs et moi dans l'ombre. Aligner des vérités peut très bien servir un discours mensonger, non par les faits évoqués, mais par son articulation. Je vous parle de la voix, cher "Joachim", vous le chasseur et moi le chassé. Enfin... le mot est peut-être mal choisi... ou alors faut-il avoir recours à ses diverses significations, ce qui n'est pas chose si aisée. C'est pourquoi je vais bientôt vous raconter une petite histoire dont la simplicité apparente couvre bien ce que j'aimerai comprendre tout autant que vous mais probablement pour des raisons différentes...
Je vous quitte car au loin j'entends vos chiens.