Épisode 114
– Vous rendez-vous compte, il semblerait qu'il ait,
dans un accès d'humeur, balancé
le jeune homme à la mer...
Ante Penúl erre en pensant à son geste et en s'efforçant de ne plus y penser... Plus généralement de ne plus penser du tout. Pas un seul instant, et pour cause, il ne pense que c'est précisément le but qu'ils poursuivent.
– J'ai le mal de mer, je le vois, le regard vague se balançant entre deux eaux... Ils me voient et savent lire dans mes pensées, c'est certain, mais que peuvent-ils en faire si je réduis ces pensées à néant?
Ayant fait le vide en lui-même, ce n'est pas une image, Ante Penúl entend monter en lui une sorte de murmure indistinct. Lequel prend bientôt de la force et de la netteté.
Il reconnait la voix de Joachim.
– Bien au-delà de son corps, c'est son esprit qui dérange... Laissez-le se vider. Le temps travaille pour nous. À ce rythme, il ne sera bientôt plus un danger pour nous.
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