mardi 1 décembre 2015

1er décembre (114) Un homme à la mer

Épisode 114

"... lampe veillant dans la nuit. Brutalement, tu nous l'as arraché,
tel un trésor le voleur du plus grand chemin."

Léopold Sédar Senghor, Élégie pour Philippe-Maguilen Senghor III
 
 
 
 
– Vous rendez-vous compte, il semblerait qu'il ait,
 dans un accès d'humeur, balancé
le jeune homme à la mer...
 
 
Privé de son guide à cause d'un geste irréfléchi et aussitôt oublié, Don Penúl se retrouve seul et presque aveugle dans un univers dont il ignore presque tout et dans lequel le seul être avec qui il avait fait connaissance était un parfait inconnu qui semblait ne rien ignorer de lui.
 Ante Penúl erre en pensant à son geste et en s'efforçant de ne plus y penser... Plus généralement de ne plus penser du tout. Pas un seul instant, et pour cause, il ne pense que c'est précisément le but qu'ils poursuivent.

– J'ai le mal de mer, je le vois, le regard vague se balançant entre deux eaux...  Ils me voient et savent lire dans mes pensées, c'est certain, mais que peuvent-ils en faire si je réduis ces pensées à néant?

Ayant fait le vide en lui-même, ce n'est pas une image, Ante Penúl entend monter en lui une sorte de murmure indistinct. Lequel prend bientôt de la force et de la netteté.

Il reconnait la voix de Joachim.
– Bien au-delà de son corps, c'est son esprit qui dérange... Laissez-le se vider. Le temps travaille pour nous. À ce rythme, il ne sera bientôt plus un danger pour nous.

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