"Lis, non pour contredire ou réfuter ni pour croire ou admettre, mais pour peser le pour et le contre, et réfléchir."*
Patiemment, Platon l'Ancien se prépare pour la réunion qu'il a initié. Il voudrait y faire un discours qui fasse date. Un de ces moments privilégié où, en toute bienveillance, l'ego des uns tente de prendre le dessus sur celui des autres. Il se demande comment dire ou définir simplement l'histoire comme “un rapport au temps“. Malgré lui, il ne peut s'empêcher de penser comme un critique branché amoureux de ses propres mots, auquel il arrive à Platon de vouloir ressembler avec l'ambition de vouloir l'égaler. Saura-t'il un jour qu'il ne fait que plagier quand il parle d'“extraire des visibilités“ du fouillis chaotique des permanences ou “éclairer des immanences, créer des résonances“.
Le sommet du ridicule est peut-être atteint lorsque il prononce et écrit:
– "Être, au fond, contemporain de son temps".
– Quelle formule ridicule, comment ne pas être contemporain? Se dit-il face à ce qui lui apparait brusquement comme une ineptie.
Et pourtant, combien d'entre nous ne vivent pas dans une sorte de passé permanent où rien de nouveau ne peut apparaître sans qu'une certaine forme crainte n'apparaisse en même temps à des degrés divers?
* John Cage
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