mercredi 9 août 2017

Prise de bec

"La sagesse s'acquiert, non par la lecture des livres,
mais par par celle des hommes."*



– Pourquoi serait-il bon, de son vivant, de penser à sa propre mort?
– Vous parlez bien du fait de penser à la vôtre non à la mort en général?
– Bien entendu,  car s’il indéniable que la préparation au face à face avec la mort quand nous sommes encore vivant devrait nous préserver, un peu au moins, des affres de la peur.
– La peur de quoi?
– Personne ne le sait avec précision.
– Plusieurs idées circulent depuis « la nuit des temps » sur ce sujet, mais rien de définitif, sinon la permanence de la mort. Ce n’est point vertu que d’y être confronté.
– De toutes façons, rares sont ceux qui l’affrontent vraiment.
– Les hommes parlent de « trouver la mort ». Serait-ce parce qu’ils la recherchent?
– À l’inverse, la mort nous trouve, tous autant que nous sommes, d’autant plus facilement que nous la porterions en nous-même tout autant que la vie. Il serait difficile de passer de l’une à l’autre sans que entre l’une et l’autre n’apparaisse une sorte de parenté qui les lie et qui nous lie aussi.
– Certains hommes aussi prétendent que rien de ce qui est ne nous serait accessible sans que nous passions par notre corps?
– Les hommes sont si pesants...
– Il en est tout de même qui prétendent vivre par l’esprit en prétendant que celui-ci serait  d’une certaine manière indépendant du corps n'établissent qu’une hypothèse de plus, parfaitement invérifiable, et à laquelle ils se lient par la vertu de la croyance.


* Thomas Hobbes,  Léviathan 



 



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