«Et sans doute notre temps... préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être... Ce qui est sacré pour lui, ce n’est que l’illusion, mais ce qui est profane, c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le comble de l’illusion est aussi pour lui le comble du sacré.»
Feuerbach (Préface à la deuxième édition
de L’Essence du christianisme)
Cent-cinquante-et-unième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Rouge
Quand après avoir abouti à la simple constatation que "tout était dans tout", constatation assez banale et qui finalement me parut vouloir presque rien dire du tout, il me fallut de longues années pour digérer cette révélation. Cependant, chaque fois que l’acte de penser me menait à l’orée d’une forêt d’hypothèses quelque chose du fond de moi-même remontait... et me donnait l'envie de prendre place dans un ailleurs qui ne m’appartiendrait point et dans lequel j'avais la sensation d'être plus léger. Un monde dans lequel "rien ne serait dans tout" et dans lequel je pouvais, sans honte, oublier tout ce qui m'était étranger... Ce fut un échec, il faut le dire... C'est ainsi que je fis la connaissance véritable de l'enfant Lune.
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