mardi 9 janvier 2018

Le Beau Dais d'Or






... Sur son beau dais d’or, au crépuscule, le divin chanteur à l'Orient était amené. Chaque jour, juste au moment où le soleil entame sa carrière, sur l’auguste croupion, le Roy prélevait une plume qu’il faisait sienne. Il fallait que journellement il subsistât au moins une plume de longueur et d’apparence si ce n'est parfaite, du moins convenable. La gérance et l'élevage de ces ressources était organisé de façon systématique par le maître des Cérémonies. Rien n'était laissé au hasard. Seule une plume d’une longueur spéciale pouvait être prélevée.

– Ni trop longue, ni trop courte !

La longueur exacte qui va du point A, représentant l’extrémité pointue de la plume qui sert à inscrire ou à tracer le point initial, jusqu’au point G qui se situe à la fois à l’intérieur de l’oreille de notre Maître et à la douce extrémité de la plume, dans une position de suprême équilibre. Dans cette position, la plume a deux fonctions : avec son bec acéré, elle grattouille et, avec l’empennage charnu, elle chatouille et stimule le neurone. Cela plaisait assez à notre Roy...

Le Beau Dais d'Or, conte philosophiste, Dave Hill

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