lundi 10 juin 2019

(10) L'obscurité de l'intime

« À peine le sommet effleuré, lentement, tel Icare,
tombant et se confondant avec l’obsédante,
voire inquiétante, obscurité de l’intime,
un papillon de nuit s’est perdu
et se perd encore...»

Walid Neill




– Alors, qu’avez-vous à ajouter à ce que vous me disiez hier?
– À quel propos ?
– Au sujet de cette situation de conflit...
– Je ne vois pas.
– Avec notre maître.
– Oui, c’est cela... mais le mot conflit est bien exagéré... nous en étions à la deuxième possibilité...
– Jusqu’ici je ne vois pas vraiment où nous allons dans notre petit entretien. Et surtout je ne peux imaginer ce que cela peut apporter à cette histoire...
– Laissez les choses, se faire, se montrer, se dire...
– Nous n’avons d’autres prérogatives que d’attendre... nous sommes, si j’ose dire et si j'en crois ce que vous supposez,  suspendu à sa bouche.
– À ses pensées surtout...
– Il faut bien commencer par quelque part... mais je n'ai pas encore compris où était le début et je ne vous parle pas de la fin!
– C'est en répétant que nous apprenons le plus, nous autres psittacidés.
– Nul n’est besoin d’en faire trop...
– J’ai un aveu à vous faire
– À quel propos?
– À chacun sa quête...
– Vous m'étonnez, ça m’a l’air assez profond...
– C'est justement cela l'obscurité de l'intime.

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