« J’ai été jeune et j’ai vieilli…»
Psaume 37, 25
– Nous nous demandons...
– Surtout nous!
– Nous nous demandons parfois de drôles de choses...
– Par exemple?
– Avez-vous peur de vieillir?
– C'est curieux que vous me posiez cette question.
– Pourquoi donc?
– Parce que précisément, enfin, d'une autre manière, j'y pensais. Voyez-vous il m'est arrivé d'avoir des difficultés pour comprendre certaines chose que me faisait répéter notre maître. Et puis, au fil des répétitions se mettait en route un processus invisible et pour finir, si j'ose dire, il me semblait normal de dire ces mots que je ne comprenais pas mais qui ne me posaient pas ou plus de problème. C'était comme si ce qu'ils voulaient dire étaient passé directement à l'usage sans que la nécessité de compréhension se fasse sentir. Il en était ainsi, jusqu'à aujourd'hui, de cette notion de vieillissement. Il me semblait que je comprenais et je m'aperçois maintenant que ce n'est pas vraiment le cas. En est-il ainsi des hommes?
– Je crois que c'est exactement pareil. Et maintenant voudriez-vous répondre à ma question.
– Rappelez-moi.
– Vous souvenez-vous de votre enfance?
– Il est vrai que de souvenirs je n'ai point... Mais j'ai des doutes.
– Pourquoi ces doutes.
– Ce ne sont pas à vrai dire de vrais doutes. Je me demande si à travers moi notre maître ne se pose pas la même question qu'il s'adresse à lui-même.
– Vous faites très fort. Et naturellement, ce maître qui ne nous apparaît plus que de façon indirecte va devoir répondre si...
– S'il ne veut pas que nous répondions à sa place!
– Et si précisément ce n'était pas cela qu'il désire?
– Vous m'étonnez à nouveau...
– Et cela vous laisse songeur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire