dimanche 2 juin 2019

(2) Ce qui pose problème



 « Nul n'est maître de ce qui se passe dans son dos...»


– Il n’est rien de plus "simplet", je dirai même limité, que l’expression: à chacun sa vérité !
– Comme vous y allez! En plus, si je vous comprends bien... c'est vous, en ce cas précis, qui limitez... et j'ajouterai, avec toute la malice dont je puis être capable: vous l'imitez!

– Si pour chacun existait une vérité, elle serait innombrable...
– Et alors?
– Alors le concept même de vérité n’aurait absolument aucun sens. Soit la vérité existe soit elle n’existe pas.
– Là vous avez raison... Ce que vous venez de dire est précisément une grande vérité!
– Vous vous moquez, mais si elle pouvait être plurielle alors c’est qu’elle serait imparfaite... et donc parfaitement non conforme à l’énoncé épistémologique qui la crée.
– Vous ne croyez donc pas en la vérité ?
– En tant que telle non. Il reste que, comme me le faisait remarquer notre maître, cet énoncé qui évoque l’idée de vérité laisse place ou défriche l’espace où le véritable peut prendre place. Véritable est vraiment, si j'ose dire, le mot et la fonction qui me convient plutôt qu'un mot dont l'existence réelle pose problème.

– Qui vous pose problème!
– C'est vrai...

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