mardi 16 janvier 2024

Séismonastie

 


« Je voudrais prendre le « chemin tournant » et vous emmener dans ses cercles, ses coins et recoins, ses tours et Retour(s), ce chemin où le marcheur crée sa démarche rationnelle, initie ses envies et recueille ses idées telle une rosée matutinale; prendre le « chemin tournant », respectueux des invisibles contours de la vérité et des détours que sa quête nécessite, ponctuer l'allure humaine de son rythme essentiel, marcher, marcher encore, mais toujours chercher à sillonner le dire, autant que l'énigme d'une vérité de l'être, tantôt sujet de concentration et de conversion, tantôt objet d'une spirale vertigineuse; faire du vagabondage, de ces rencontres, de ces face-à-face entre le réel et le «moi», l'emblème d'une métaphysique où la vérité de l'être se mêle au souci éthique de l'autre être (celui que je ne suis pas, qui existe indépendamment de moi), de l'autre, de l'inconnu.»

Sylvie Fleury, Métaphysique de l’imagination, folio essais 



...un vrai miracle. La feuille se mit à vibrer quand Ulysse approcha son doigt sans même la toucher. Ensuite, tournant… se retournant… elle se mit à s'enrouler sur elle-même. Elle fait de même au moindre choc, même le plus minime. C'était ce qu'en jargon botanique il est convenu d'appeler “séismonastie”.
– Un mouvement extraordinaire et spectaculaire du règne végétal se produisait sous mes yeux et j’en étais la cause, ou du moins une part de celle-ci. J’avais des doutes. Je ne sais si la cause en était la larme, ou peut-être le sentiment que j'avais éprouvé et qui l’avait projettée, dira-t-il plus tard.
Ce que Ulysse, envoyé très spécial du Très Grand Surveillant des Croyances, ne pouvait voir, car dissimulé par sa petite taille et l’enroulement de la feuille, était un de ces êtres qu’il n’avait vu que subrepticement et que depuis il recherchait depuis si longtemps.

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