mercredi 17 janvier 2024

Un renflement lumineux


« De trop ingénieux archéologues ont eu, je le sais, la prétention de ne rien laisser d'inexpliqué dans la cathédrale.
Suivant eux, la moindre fleur, le moindre monstre grimaçant auraient un sens que les théologiens du Moyen Age nous révéleraient. (...) Mais il eurent tort de croire que les artistes enfermèrent dans leurs moindres œuvres une conception symbolique du monde. Sans doute, ils le firent quelquefois et suivirent avec docilité les enseignements qu’ils recevaient (...). Mais, pour la plupart du temps, ils se contentèrent de reproduire la réalité pour leur plaisir.»

E. Male, L'art religieux du XIIle en France
Armand Colin, 1948, p.105-106

 
 

– Notre maître vous-a-t'il parlé de cette histoire?
– Je ne crois pas... en tous cas je ne m'en souviens pas.



Bien qu'Ulysse, en flagrante contradiction envers ses engagements, ne nous donne plus de nouvelles. Cependant, avec grande prudence et discrétion, selon les circonstances, nos deux fidèles surveillants peuvent le suivre de plus ou moins loin. Soyez rassuré, il ne se doute de rien.
Après que la petite larme qu’avait versé Ulysse sur la feuille de sa plante, quelque en soit la raison, celle-ci nous reste momentanément inconnue, atteignit la base de son pétiole, celui-ci, immédiatement se gonfla de sève. C'est alors qu'apparut une deuxième feuille, toute semblable à la première, plus petite, mais qui grandit à une vitesse prodigieuse et douée des mêmes capacités que la première. En même temps était apparut un renflement entre le deux pétioles. Un halo lumineux légèrement hésitant semblait émaner de sa peau diaphane. Il faudra, si l’on en croit les rapports antérieurs d’Ulysse, attendre la stabilisation de cette lumière pour que, à son image, d’autres surviennent et que se développe la plante dont l’existence même, je le rappelle, reste, ô combien, sujette à question… et ce malgré les documents qu’Ulysse nous envoie. Aucune illustration ne peut valoir pour preuve de quoi que ce soit, excepté en ce qui concerne l’imagination.

Signé le Discret, au nom de l'Office des Affaires Étranges et de la Santé, au service du très Grand et Très Vénérable Vérificateur des Croyances 
 

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