mercredi 15 janvier 2025

Dérive

« L'hypothèse de l'expansion des fonds océaniques, qualifiée par Hess lui-même de "géopoésie", reçoit un statut plus rigoureux grâce aux études géomagnétiques. Le champ magnétique terrestre correspond sensiblement à celui que créerait un énorme aimant dipolaire placé au centre de la Terre. Les mesures magnétiques réalisées au cours des explorations marines montrent cependant des déviations significatives, appelées anomalies magnétiques, par rapport au champ dipolaire. Ces déviations sont attribuées à l'aimantation propre des roches du fond marin. On sait en effet depuis Melloni (1853), puis Bruhnes (1906) que chaque roche volcanique possède sa propre aimantation acquise lors du refroidissement de la lave qui enregistre le champ magnétique terrestre de l'époque. ces déviations du champ magnétique océanique montrent des structures très particulières en formant des bandes d'anomalies positives qui alternent avec des bandes d'anomalies négatives. Ces alignements sont parallèles aux dorsales et disposés symétriquement de part et d'autre de l'axe. L'explication de ce phénomène est donnée indépendamment par Lawrence Morley (1920-), d'une part, et par Fred Vine (1939-) et Drumond Matthews (1931-1997) en 1963, d'autre part. Depuis les travaux de Bruhnes en 1906, on sait que le champ magnétique terrestre possède une orientation qui s'inverse au cours des âges, l'orientation actuelle définissant une orientation dite « normale ». Morley, Wine et Matthews intègrent donc l'existence de ces bandes d'anomalies magnétiques nouvellement découvertes, et les inversions du champs magnétique terrestre global découvertes 60 ans auparavant mais demeurées très « confidentielles » dans le milieu géologique. Ils comprennent et proposent que la croûte océanique, lorsqu'elle est créée au niveau des dorsales, acquiert une aimantation propre en se refroidissant. Elle s'écarte ensuite symétriquement de part et d'autre des dorsales lorsque du nouveau matériau, qui s'aimante à son tour, est injecté au centre. Si l'aimantation survient avec un champ magnétique à orientation normale, l'anomalie induite est positive (l'aimantation fossile des roches s'ajoute au champ ambiant actuel). Si, au contraire, l'aimantation survient avec un champ à orientation inverse, l'anomalie induite est négative (l'aimantation fossile se retranche au champ ambiant). Les linéations magnétiques alternées se comprennent donc par la combinaison de la divergence de la croûte océanique et des inversions du champ magnétique. Les indices de la dérive ne sont donc plus uniquement continentaux mais également océaniques.»

 

 

L'âne, de son côté, observe avec passion
Ces êtres singuliers, drapés d'une étrange union.


 

 « Est-ce un duo sacré? Un roi et son gardien,
Ou deux errants, perdus dans cet azur ancien?
Dois-je m'avancer, ou bien rester ici,
Attendre qu'eux aussi décodent mes envies?
Peut-être que ces formes, si fières, si altérées,
Savent des choses que l'univers tient cachées.»
Les îles se rapprochent, dans leur danse éthérée.

Leurs rocs se font face, comme prêts à parler.
Le vent, entre eux, murmure un dialogue latent,
Les cieux applaudissent leur ballet inquiétant.
Et de part et d'autre, les regards se croisent,
Dans un moment suspendu, où le silence toise.
Chacun devine l'autre, mais sans le comprendre,
Deux mondes en miroir, qui cherchent à s'entendre.
L'âne fait un pas, hésitant, curieux,
Tandis que le Colonel, sous son manteau soyeux,
Reste droit, impassible, mais ses yeux s'adoucissent,
Comme si l'inconnu enfin l'apprivoisait.
Quant au chien, frétillant, il s'approche du bord,
Léchant l'air salé, humant ce souffle d'or.
Il veut croire déjà qu'en cet âne troublant,
Gît une vérité, un partage apaisant.
Mais le moment demeure, fragile, suspendu,
Les îles hésitent encore, leurs destins confondus.

 

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