vendredi 24 janvier 2025


Divine providence
 Épisode 80

 



La scène vacille entre le passé et le présent
Une voix s'étire alors, profonde et détachée,
Comme si l'ombre même venait la prolonger.
Le théâtre frissonne, les vents deviennent sourds,
Et le Souriant, d'en haut, fixe ce détour.
 
 
 
 
Car ce souvenir trouble, né d'un flot éclaté,
Semble dérober à l'auteur sa vérité.
Un souffle antique sur des mots déliés
Le Colonel poursuit, tel un sage égaré,
Comme si l'Illusion et la Misère, liées,
Revenaient le hanter de leur éclat pervers,
Tissant entre ses mots un étrange univers.
L'Illusion, mes amis, n'est jamais solitaire,
Elle danse au milieu des lumières éphémères.
Et la Misère, enchaînée à quelque sombre destin,
N'est que l'ombre fidèle d'un mensonge en chemin.
Ces deux-là, compagnons d'une quête infinie,
Sont venus à jusqu'à moi, figures d'ironie.
Et moi, pauvre pantin, j'ai scellé leur lien,
Pensant trouver en eux une étoile ou presque rien.
Ils furent mon cortège, mon étrange famille,
Mais aujourd'hui, sur cette scène qui vacille,
Je les convoque encore, ces fragments du passé,
Je les convoque encore, ces fragments du passé,
Pour défier le Souriant, son empire insensé.
Le Souriant observe. Il écoute et reste muet.
De loin, le Souriant, dans l'ombre de sa tour,
Regarde ce récit s'étendre, sans retour.
Ses mains semblent liées, son contrôle vacillant,
Et ce théâtre étrange le laisse impuissant.
Mais il sourit encore, car dans son cœur douteux,
Il sait que tout revient à ses fils malicieux.
Une scène chargée de mémoire
Ainsi, sous les vents sombres, les éclats du passé
Se mêlent aux tissus, aux bois entrelacés.
Le théâtre fragile, puissant en ses errances,
Devient un sanctuaire, un lieu de résistance.
Et le Colonel, masque blanc sans regard,
Y inscrit ses secrets dans l'ombre du hasard.

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