"Il est
écrit dans le chapitre 31 du Deutéronome en son verset 19 וְעַתָּה
כִּתְבוּ לָכֶם אֶת הַשִּׁירָה הַזֹּאת : «Et maintenant écrivez pour
vous ce cantique», un verset duquel les maîtres et les commentateurs en
ont déduit un commandement, - nous en avons souvent parlé dans
Talmudiques-, le 613e commandement de la Tora, l’ultime de tous les
commandements. A savoir que, chacun, chaque homme et chaque femme, a
l’obligation d’écrire un livre de la Tora, c’est-à-dire, et c’est le
sens de ce commandement aujourd’hui, l’obligation d’écrire le livre de
sa vie, le livre par lequel sa propre vie reçoit un sens. Un
livre qui éclaire le sens de notre existence et qui permet d’en
partager le présent, c’est-à-dire le fait que nous soyons présent au
monde et que cette présence soit un présent pour le monde. Un livre qui,
comme dit Barthes dans la Préparation du roman, soit «une déclaration de sujet» c’est-à-dire un livre dans lequel l’auteur ne refoule pas le sujet qu’il est. "*
Le théâtre tremble sous le poids des mots. Les lambeaux de tissu s'agitent violemment, comme pris dans une bourrasque venue bien au-delà des limites de l’archipel. Le rideau se soulève légèrement, laissant entrevoir une silhouette à peine visible, l'ombre du Souriant qui, même invisible, à défaut d’être entendu, semble tout entendre. Silence. Le mystère reste entier, mais la tension est palpable, suspendue dans l'air comme une lame prête à tomber.
"Nous écrivons et nous lisons pour cela, disait Maurice Blanchot, pour découvrir ce livre qui n’est jamais que le « Livre à venir ». Invitant encore et encore à lire et à écrire et à traduire aussi…"*
*Marc-Alain Ouaknin
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