jeudi 21 juin 2018

L'essence des sons


"Le premier de ces problèmes est celui des constituants de la musique. Avec quoi est faite la musique? Telle est la question à laquelle l’esthétique musicale avait répondu de deux façons opposées et irréductibles. Les acousticiens, et avec eux tous ceux qui songeaient à implanter une esthétique scientifique, estimaient que la musique est faite avec des sons, dont il est possible de mesurer les qualités physiques: hauteur, intensité et timbre. À l’autre bout les métaphysiciens peuplaient la musique de mélodies idéales, imaginaires, tout juste supportées par des notes dont l’être était une essence spirituelle dégagée des lois de la matière. A dire vrai chaque parti s’accordait quelques concessions : pour les uns les sons étaient les sons, mais on concédait qu’ils eussent à être «combinés de manière agréable à l’oreille»; pour les autres la mélodie était d’ordre spirituel, mais on accordait qu’elle eût à être transmise par l’humble voie des sens. Or la phénoménologie répudie ce dualisme. Elle considère que les sons et les notes, la donnée matérielle et la donnée spirituelle, sont liés entre eux. Et s’ils le sont, ce n’est pas grâce à des rapports logiques ; les intervalles en effet ne sont pas des rapports conceptuels ou rationnels posés entre des choses, ce sont des liaisons intentionnelles qui lient la note au son. Pour le dire autrement, la phénoménologie considère que les notes vont aux sons, décidant pour ainsi dire de s’incarner intentionnellement dans tel ou tel son, et que, inversement, l’essence des sons est de révéler cette intention en rendant manifestes les valeurs tonales et musicales des notes. Les notes vont aux sons."
 
Philosophie et Musique
Trois approches philosophiques de la musique
la phénoménologie, le pythagorisme et la philosophie du langage




Vingt-deuxième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Rouge

L'homme dans son passé se perd. Non qu'il ne le connaisse pas ou plus, ou encore parce qu'il l'a oublié... Au contraire, simplement parce qu'il oublie d'oublier. Parce qu'il pénètre dans un passé avec des éléments, qui appartiennent au présent et qui par conséquent, dans le passé n'ont pas lieu d'être... et n'y sont pas... Cela crée un déséquilibre, une sorte de brume...
La prière exprime une sorte de manque, mais cette sorte de manque, l’enfant ne l’a pas. Rien ni personne ne sait pourquoi l’enfant dans son passé est prisonnier. Il serait le seul à pouvoir se libérer... encore faudrait-il qu’il le sache...



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