Ancien Cahier de Don Carotte
Septième feuillet, au dos du croquis ci-dessus
– Du soleil jusqu'à la lune la voie est tracée. Au-delà, plus rien, plus loin encore... peut-être jusqu'ici... ou là... Qui peut savoir?
Alors, sur cette trace, aube nouvelle, suprême hiérarchie, un autre jour, comme un silence contagieux ou certains tremblements, le feu dans la prairie s’allume et se répand sans laisser au soir d’autres traces que cendres et fumées qui dans la nuit revivent un peu. Si peu, mais quand même... se confondent avec les pâles étoiles et d'antiques rêves "bons et clinquants" de part et d’autres des deux colonnes reliant l'occident à l'orient. Le nord et le sud se confondent sous l’œil aiguisé du portier et des surveillants. Tour à tour se relaient les pavés noirs et les pavés blancs, galopent les chevaux, de biais s'avancent les dames et les fous. Font face, droit devant, les tours majuscules. Au devant de tout, misérables, les pions immobiles et point encore sacrifiés se félicitent d'être encore là. Se pourrait-il qu'il se puissent rêver en Grande Dame?
Le Preux Chevalier dans son rêve se réveille:
– Noir ou blanc dans l'ombre des Puissants je ne sais que cela: ne suis que pion minuscule, mais jusqu'à l'Orient j'irai...
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