lundi 11 juin 2018

Chemin de l’aube


« Si nous considérons le génie d’un point de vue somatique, nous le voyons conditionné par plusieurs propriétés anatomiques et physiologiques qui, isolément, sont rarement parfaites, se trouvent encore plus rarement toutes réunies, mais sont toutes absolument indispensables, raison pour laquelle le génie n’existe que comme une exception totalement isolée, voire monstrueuse. La condition fondamentale, c’est une prépondérance anormale de la sensibilité sur l’irritabilité et sur la faculté de reproduction, plus précisément, ce qui complique l’affaire, dans un corps masculin (les femmes pouvant avoir un talent considérable, mais pas de génie, car elles restent toujours dans le subjectif). De même, le système cérébral doit être entièrement séparé et parfaitement isolé du système ganglionnaire, en sorte de s’y opposer franchement, suite à quoi le cerveau sera capable de mener dans l’organisme sa vie de parasite de manière bien nette, séparée vigoureuse et indépendante. Il est vrai qu’il ne tardera pas à exercer une influence hostile sur le reste de l’organisme qu’il épuisera prématurément par sa vie intensifiée et par son activité infatigable (…). Il faut même un bon estomac en raison du consensus spécifique et étroit entre cette partie et le cerveau. Mais le cerveau doit surtout avoir un développement et une taille inhabituels, et être particulièrement large et haut ; la profondeur, par contre, sera moins importante, et le cerveau aura une prépondérance anormale sur le cervelet. Si sa forme tant globale que partielle importe sans aucun doute beaucoup, nos connaissances sont encore insuffisantes pour déterminer cette forme avec précision, bien que nous puissions reconnaître aisément la forme d’un crâne indiquant une intelligence noble et élevée. »

Arthur Schopenhauer, Le Monde comme volonté et représentation, 1819




Le maigre chemin de l’aube à l’écart ne trace rien si ce n’est l’absence.



– Vous le savez pour l'enfant la vie n'est qu'un jeu auquel il se livre entièrement... faute de pouvoir lui échapper...
– Mais ne pourrait-il pas en inventer de nouveaux... dans lesquels il pourrait...
– C'est précisément ce qu'il fait...







 

Aucun commentaire: