jeudi 7 juin 2018

Un état délibéré


"– Pourquoi serait-on déçu à la fin d'un livre qui nous a bouleversé?

– Parce que nous attendons une révélation absolue à travers le langage. Nous avons une foi tellement enracinée que les mots peuvent transmettre tout ce que nous pensons, tout ce que nous ressentons, tout ce que nous supposons, qu'à la fin d'un livre, même si ce livre est extraordinaire, nous savons que tout ne nous a pas été révélé.

– Il y aurait donc une sorte d'inachèvement, par essence dans la lecture d'un livre.

–  Le paradoxe c'est que parce que livre ne nous révèle pas tout ou parce que la littérature ne communique pas tout , nous devenons capable, nous, comme lecteurs, de construire un texte. De l'enrichir de notre propre expérience. C'est ce que l'on appelle lire entre les lignes. Barthes disait que l'érotisme se trouve là où les vêtements baillent..."

L'Heure Bleue, France Inter, Laure Adler reçoit Alberto Manguel 




Neuvième feuillet, au dos du croquis ci-dessus

À chaque secousse de la lecture, elles sont innombrables, tant le regard ne sait se laisser porter en douceur, les mots s'entrouvrent légèrement et laissent voir un peu de chair que le regard s'empresse d'observer, et qui disparait lorsque celui-ci se pose...

Commentaire de l'enfant Lune

Nous espérons que le lecteur se rendra comptes de la vanité de croire que les feuillets du cahier de Don Carotte se suivent dans l'ordre en lesquels nous essayons de les commenter. Ces feuillets n'ayant pas été reliés, l'état dans lequel nous les avons trouvé n'est certainement pas celui dans lequel ils ont été écrits.
Dans celui-ci, il semble évident, que le commentaire de Don Carotte n'est point complet. Quand nous regardons ces étranges personnages, l'esprit ne peut s'empêcher de se poser des questions... Cela est peut-être dû au mauvais état de ce feuillet déchiré, mais il se peut aussi que cela soit délibéré... 


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