Cent-cinquante-deuxième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Rouge
J'avais, en ce temps-là, retrouvé certaines lettres que l'enfant Lune rédigeait sans jamais, semble-t'il, les envoyer. J'avoue que je reconnaissais certaines similitudes frappantes avec mes pensées... en tous cas celles que j'ai pu avoir à certains moments de mon existence. Il est de ces moments qui sombrent dans l'oubli et qui resurgissent par des évènements dont nous ne sommes point la cause et qui nous paraissent comme des jeux parodiques ou pour le moins surréaliste. Ils commencent dans cette sorte d'incompréhension dérangeantes et quelques fois finissent par devenir des sortes d'émergences de l'ordre du dévoilement...
Chers perroquets
La seule chose qui nous intéresse ici, à l'orée de l'histoire, c’est la fonction que nous appellerons pacifiante de l’imagination. Il n'est point et il n'a jamais été question de moquer qui que ce soit. Le Merveilleux, c'est moi, l'Enfant Lune, qui le souligne, Ordre des psittacidés, comme tout ordre qui se respecte, nous tient à cœur. Et plus encore lorsque se manifeste un entrain tel qu'il rende visible la possibilité d'une évolution. Aussi vrai que personne n'a jamais entendu de moi le moindre mot prononcé, il se trouve que je m'y intéresse beaucoup, mais de l'intérieur, si je puis dire dire... Il y a dans votre action une évolution vraie, hors de toute subjectivité culpabilisante, qui rompe le cercle du mythique à tous les degrés possibles d'accomplissement, transcendant avec joie toute frustration libidinale et normative, de telle manière qu'elle lui donne, en un "en avant", une dimension parfaitement nouvelle... Je trouve cela enthousiasmant, c'est pourquoi je vous l'écrit malgré le fait qu'il soit probable que personne ne lira jamais cette lettre...
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