vendredi 12 juillet 2019

(12) Le moindre mouvement


« Ou bien le traducteur laisse l’écrivain le plus tranquille possible et fait que le lecteur aille à sa rencontre, ou bien il laisse le lecteur le plus tranquille possible et fait que l’écrivain aille à sa rencontre. Les deux chemins sont à tel point complètement différents, qu’un seul des deux peut être suivi avec la plus grande rigueur, car tout mélange produirait un résultat nécessairement fort insatisfaisant, et il serait à craindre que la rencontre entre l'écrivain et le lecteur n’échoue totalement.»
Schleiermacher, Aphorismes




Extrait du Dernier Carnet de l'enfant Lune

Nonobstant la qualité de l'écriture, il est des transpositions ou de simples recopiages qui demandent autant d'efforts qu'une traduction... tant quelquefois l'écriture est illisible. Une traduction où le traducteur, cela va presque sans dire, s’efforce de s’approcher au maximum non seulement de la façon de s’exprimer du texte original, mais d'abord, pour autant qu'on parvienne à le comprendre, de ce qu'il contient. J'y passais un nombre d'heures considérable, la plupart du temps presque immobile tentant, en vain le plus souvent, de percevoir le moindre mouvement entre les mots ou les lettres. Assez pourtant pour que, oubliant l'origine de mon ouvrage, je le considérai presque comme étant mien...

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