“Je supposerai donc […] qu’un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant, a employé toute son industrie à me tromper; je penserai que le ciel, l’air, la terre, les couleurs, les figures, les sons, et toutes les autres choses extérieures, ne sont rien que des illusions et rêverie dont il s’est servi pour tendre des pièges à ma crédulité; je me considérerai moi-même comme n’ayant point de mains, point d’yeux, point de chair, point de sang; comme n’ayant aucun sens , mais croyant faussement avoir toutes ces choses; je demeurerai obstinément attaché à cette pensée; et si, par ce moyen, il n’est pas en mon pouvoir de parvenir à la connaissance d’aucune vérité, à tout le moins il est en ma puissance de suspendre mon jugement: c’est pourquoi je prendrai garde soigneusement de ne recevoir en ma croyance aucune fausseté, et préparerai si bien mon esprit à toutes les ruses de ce grand trompeur, que, pour puissant et rusé qu’il soit, il ne me pourra jamais rien imposer.“
René Descartes
– Ayez la bonté de vous assoir. J'en ai pour un petit instant. Je finis et je vous y emmène...
– Je vous suis obligé.
– C'est exagéré.
– Vous me rassurez.
– Est-ce que vous aussi vous vous sentez observé?
– Je le pense, mais comment le savez-vous?
– C'est parce que moi aussi, je ne devrais pas vous le dire... mais je m'inquiète.
– Qu'est-ce qui vous tracasse?
– J'ai bien peur de m'être trompé...
– Est-ce mieux que d'être trompé?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire