« Je ne sépare pas ma pensée de ma vie. Je refais à chacune des vibrations de ma langue tous les chemins de la pensée dans ma chair. »
Antonin Artaud
– Nous voit-il?
– Non, je ne le crois ni ne l'espère...
– Pour quelle raison?
– En ces moments où visiblement il n'est guère présent dans le nôtre...
– Là où il est en ce moment?
– C'est cela, mais ce n'est qu'une supposition...
– Et où se trouve-t'il... plus précisément et selon cette hypothèse?
– Dans un lieu où se trouvent ce qui a été perdu de vue... Une sorte de cabinet de curiosités où ont été réunis des objets cassés, usés, mal-aimés ou perdus et, de plus, dont la présence en ce lieu ne serait due qu'au hasard. Ce sont des présences hasardeuses à l'intérieur desquelles des liens se tissent, où la poussière tel un subtil manteau, habille de temps ce qui par en dedans se défait, rouille, se désagrège, se vide ou disparaît.
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