mardi 11 septembre 2018

(11-9-2018) Un objet comme un autre?



Écrire comme on parle est souvent le fait de ceux qui ne savent pas écrire.


"L’humanisme est cet écart par rapport à une perspective du savoir fondé dans la capacité de naturaliser son objet. Les querelles renaissantes ont toujours porté là-dessus: a-t-on le droit ou pas de faire de ce qu’on observe un objet scientifique, c’est-à-dire un objet naturel? En ce qui concerne l’homme et son type de fonctionnement, il y a déjà des gens qui, à la Renaissance, ont pensé pouvoir faire de l’homme une lecture naturelle. Cela a été tout ce mouvement médicochirurgical ou, plus exactement, anatomique qui est illustré dans la leçon d’anatomie. C’est chez nous, par exemple, Ambroise Paré. Les hommes de la Renaissance ont essayé de faire de l’homme une approche naturelle, et ils ont eu des tas de démêlés avec l’Église, car il n’était pas question de toucher au corps de l’homme. Cependant il a bien fallu accepter, et, petit à petit, s’est instaurée l’idée qu’on pouvait quand même aborder l’homme par le biais de son corps, mais à la condition d’admettre que l’âme, la psyché échappait à toute perspective véritablement scientifique. Autrement dit, la Renaissance n’a pas fondé la science, mais elle a séparé dans l’objet de la science tout ce qu’on appelle la nature, la culture en étant systématiquement exclue par la tradition philosophique sinon théologique de l’humanisme. L’humanisme, comme vous le voyez, n’est pas nécessairement une anti-science, mais il couvre le champ que la science n’atteignait pas, à savoir le champ de l’humain, de la culture."

 Culture et langage,  Jean Gagnepain



– Répondez-moi! L'homme est-il un objet comme les autres?

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