dimanche 23 septembre 2018

(23) Dans quelle contrée?




" On raconte toutes sortes de choses à propos des trous noirs. On dit qu’autour d’eux, l’espace est si recourbé que la lumière ne peut s’échapper de leurs contours, ce qui leur donne des allures de bien sombres tombeaux. On dit aussi qu’ils sont des ogres qui dévorent tout ce qui circule dans leurs parages."
 


Deux cent-quarantième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Rose

Ces rapports, volontairement ou non, développent en un caractère discontinu, entre celui qui écrit et celui qui lit, quand ce n'est pas le même, un récit susceptible de plonger, souvent, et d'interpréter ce qui se dit dans l'agencement des mots tout autant que de ce qui se cache en les mots, plus rarement, en tant qu’instrument de connaissance limitée à quelques facettes de la réalité – ainsi que les limites de cette connaissance.
 
Dans les conditions les plus précaires qui soient, les miennes à ce moment-là, il arrive que, par surprise ou accident, des événements se produisent qui sont sont à l'origine d'autres événements bien lointains qui puissent curieusement les éclairer d'une lumière toute intérieure. Celui que l'on dit poète n'est rien d'autre que celui qui la reçoit. Il n'a d'autre mérite jusque là... mais la transmettre et conduire nos propres interrogations dans ces conditions-là n'est guère chose facile.
– Hélas, dans quels pays, dans quelles contrées de l'esprit, suis-je donc venu?

Comme souvent, poser la question c'est y répondre... un peu... la multiplicité des réponses possible n'épuise en rien ce qui déjà serait dit... À chaque ouverture de l'esprit se dégage ou se découvre, toujours légèrement brumeux, le gouffre béant duquel monte la clameur des questions.



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