samedi 31 août 2019

(31) Rationnellement impossible


« Comparée avec la dendrochronologie, la datation au carbone est une invention récente, ne remontant qu'aux années 1940. Dans les premiers temps, sa procédures nécessitait d'importantes quantités de matériel organique. Puis dans les années 1970, on a adapté à la datation  au carbone la technique de la spectrométrie de masse, si bien qu'il suffit maintenant d'une infime quantité de matériel organique. La datation archéologique en a été révolutionnée. L'exemple le plus célèbre est celui du Suaire de Turin. Comme cet illustre morceau de tissu semble porter, imprimé sur lui, la marque d'un homme barbu crucifié, beaucoup de gens espéraient qu'il remontât au temps de Jésus. Il est apparu dans les archives historiques au milieu du quatorzième siècle en France, et personne n sait où il était auparavant. Conservé à Turin depuis 1578, il est sous la garde du Vatican depuis 1983. Quand la spectrométrie de masse a permis de dater un tout petit échantillon du suaire, au lieu de la grande quantité qui aurait été nécessaire auparavant, le Vatican a autorisé qu'on y prélève une bandelette. Celle-ci fut divisée en trois parties qui furent envoyées à trois grands laboratoires spécialisées dans la datation carbone, à Oxford, dans l'Arizona et à Zurich. Travaillant dans des conditions d'indépendance scrupuleuse –sans comparer leurs notes–, ces trois laboratoires se prononcèrent sur la date de la mort du lin dans lequel avait été tissée la pièce. Oxford disait 1200 ans après Jésus-Christ, l'Arizona 1304, et Zurich 1274. Ces dates sont toutes –à l'intérieur de marge d'erreur normales– compatibles entre elles et avec la date à laquelle des années 1350 où le suaire est cité pour la première dans l'histoire.»

Richard Dawkins, Le plus grand spectacle du monde, éditions Pluriel


– Sont-ce là les nouveau élèves de notre maître?
– Il parait.
– Est-ce là qu'ils les élèvent?
– Ça m'en a tout l'air.
– Est-ce Candide?
– Je le crois.
– Que fait-il là lui aussi?
– Il accompli sa tâche.
– C'est curieux.
– À quoi faites-vous allusion?
– N'est-ce point un peu prématuré?
– Quoi donc?
– De dire qu'il accompli sa première tâche.
– Pas du tout.
– Désolé, je ne vois pas une suite logique dans ce que vous me racontez de la vie de Candide.
– C'est normal. Je vous l'ai dit, si Candide vit dans des temps différents...
– C'est impossible! Rationnellement impossible! Un vrai délire!
– Je comprends votre point de vue. Mais du mien, si vous me laissez le temps de l'expliquer, je pourrai peut-être vous amener à le partager si n'est dans son entier, du moins en quelque part. 



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