samedi 24 août 2019

(24) Allant vers


« Le fantastique […] ne dure que le temps d’une hésitation: hésitation commune au lecteur et au personnage qui doivent décider si ce qu’ils perçoivent relève ou non de la réalité, telle qu’elle existe pour l’opinion commune.»

Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, Seuil


Neuf-cent-cinquante-troisième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Rouge


Longtemps, dans mes cahiers, à l’origine lointaine et relative, j’ai essayé de présenter des faits concrets avec constance et idéalisme, pourtant l’ensemble n'a jamais eu, au sens classique, la prétention de raconter une histoire. Ceci dit, cela n'en empêche nullement la possibilité d'autant que, c'est bien connu, l'histoire vient en dernier... bien après que les fils se soient déroulés. Il se peut que cela se voie, que vous le voyiez ainsi, qu'il n'y paraisse rien ou que vous ne pouviez le voir...
Je sais qu'en quelque chose qui s'approche d'un commencement, j'étais une sorte d'humaniste qui, à contre-courant, ne visait aucun consensus. Pour reprendre les termes de Sartre : je ne  ne vivais plus les aventures d’un «homme à l’endroit, transporté dans un monde à l’envers», mais celles d’un homme «à l’envers, dans un monde à l’envers».
Mais, visiblement, ma tête, malgré de grands efforts, était ailleurs tant pour moi la situation sociale des êtres humains est débilitante, asservissante, marquée par la croyance en la puissance et surtout au travail fondée sur la cupidité. J’ajouterai à cela que, j'en ai le profond sentiment, depuis le début de leur existence, les êtres humains sont tributaires des croyances dans lesquelles ils baignent littéralement et pour lesquelles ils sont formés!
Il m'arrive d'énoncer et souvent, quand la dose est largement dépassée, je diagnostique et dénonce ce que j'entends. Sans restriction ni faiblesse. Dans cette très masculine association je racontais, sans mépris, au plus près de ma conscience, les bêtises que j'entendais. Dieu sait combien et à quelle dose!

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