Les Mémoires de Candide
Réunies et séparées des hasards où il vit.
J'en étais à me demander tristement si le narcissisme n'était pas une sorte de germe nécessaire et permanent qui permet le développement de l'Homme...
Manifestement ils ne voyaient pas ces particules de lumière qui œuvraient autour de nous. Je pouvais le savoir en observant leur attitude, en écoutant leurs questions, en les écoutant eux et surtout leurs voix, J'observais aussi leurs façons d’être qui, à ma grande surprise, n’étaient nullement influencées par elles. Pas un seul instant, alors que mes yeux étaient bandés, je ne pouvais leur échapper sans pourtant que l’on puisse considérer que j’en sois prisonnier d’une quelconque manière. Je les ressentais comme des sortes de guides qui, virevoltant à des vitesses variables, œuvraient non pas seulement individuellement mais dans une sorte d’ensemble flou mais parfaitement ordonné... Cet ensemble, à la manière d’un orchestre, laissait chacune de ses particules jouer, au sens le plus stricte, c’est à dire joyeusement, parfaitement en accord avec les autres, avec une totale liberté ce qui par un miracle incompréhensible, constituait une sorte de mélodie puissante, et encore une fois intelligente.
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