dimanche 11 août 2019

(11) Au centre


« L’histoire présente évoque certains personnages de dessins animés, qu’une course folle entraîne soudain au-dessus du vide sans qu’ils s’en aperçoivent, de sorte que c’est la force de leur imagination qui les fait flotter à une telle hauteur; mais viennent-ils à en prendre conscience, ils tombent aussitôt.»
Raoul Vaneigem


Les Mémoires de Candide
Réunies dans le désordre des hasards de la vie, là où précisément était né Candide.


Lorsque tout le monde dort et que je me retrouve au centre de la piste, sous les mouvements de la toile qui recouvrait ceux de l'espace. ces mouvements me donnaient l'impression de danser avec les étoiles qui se laissaient entrevoir dans les trouées du chapiteau. Par une curieuse facétie des sens, cette danse exprimait, recomposait, une sorte de perspective par le haut qui contrecarrait l'absence de perspective de la piste circulaire. Par leurs mouvements et les rapports étroits qu'elles entretenaient avec l’immobilité, cela créait une sorte de temps qui ne se définirait plus par une flèche unidimensionnelle, mais par un ou des rythmes apparaissant et disparaissant à l'intérieur d'un temps immobile, statique. Les saccades et les remous de la toile, telle des vagues, en communion avec les agrès qui, comme après un naufrage, semblaient flotter, animaient les mouvements de mon âme... ce tout, issu du matériel rejoignait l'immatérielle énergie et prenait part à des temporalités superposées.


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