jeudi 15 août 2019

(15) Au cœur des cendres



Les Mémoires de Candide
Réunies et séparées des hasards où il vit.


 Dans une nuit profonde, là où tout disparait, un feu a pris aux cœur des mots, les consument, pour un instant les fait briller et puis, vacillant, s’essouffle. Il semble monter, cruelle et fumeuse ascension, mais ne fait qu'illuminer et battre en tremblant le cœur des cendres qui se brise.



« À la base des manifestations protéiformes du syndrome d'utopie, on trouve une brisure entre l'actualité et la potentialité, entre ce que sont les choses en réalité et ce qu'elles devraient être d'après une certaine prémisse. Cette brisure exige une modification qui, au moins en théorie, pourrait s'appliquer, soit à l'actualité, soit à la potentialité et comblerait le douloureux écart entre les deux. En pratique, il existe de nombreux cas où la réalité peut être modifiée pour qu'elle s'accorde à une prémisse. Mais il existe également d'innombrables cas où l'on ne peut rien faire pour changer l'état réel des choses. Si, dans l'un des cas, on considère la potentialité postulée, l'état de ce qui "devrait être", comme plus réelle que la réalité, alors on essaiera d'effectuer un changement là où il ne peut avoir lieu, et, de plus, alors même qu'il ne serait pas nécessaire si la prémisse utopique n'avait pas été postulée en premier lieu. En somme, ce n'est pas la manière dont les choses sont réellement qui constitue le problème et qui doit être changée, mais la prémisse selon laquelle les choses devraient être d'une certaine façon. Sans la prémisse utopique, la réalité de la situation pourrait être tout-à-fait supportable. Nous retrouvons ici une erreur concernant le changement:
– on veut effectuer un changement A
– alors que seul un changement B peut apporter une solution...»

Paul Watzlwick, John Weakland, Richard Fisch, Changements, Paradoxes et psychothérapie, Points




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