mercredi 21 août 2019

(21) Une bonne mine


 « Un passant était un ennemi public possible. Cette chose moderne, flâner, était ignorée; on ne connaissait que cette chose antique, rôder. La «mauvaise mine», ce je ne sais quoi que tout le monde comprend et que personne ne peut définir, suffisait pour que la société prît un homme au collet. Où demeures−tu? Que fais−tu? Et s'il ne pouvait répondre, de dures pénalités l'attendaient. Le fer et le feu étaient dans le code. La loi pratiquait la cautérisation du vagabondage.»

Victor Hugo, L’homme qui rit



 Qu'allaient-ils vraiment me faire? Qu'allais-je devenir? Quelle mine serait mienne? Si j'en crois ce qu'ils me disaient... ce serait à eux que j'allais ressembler et ils me le montraient. Beaucoup de mes questions, un vrai déferlement, qui me semblait sans fin, restaient sans véritables réponses. C’était comme si un miroir était tendu devant chacun de leurs visages et que j’y eusse vu le mien. Dans une certaine mesure c’était effrayant...
Comment allais-je pouvoir m’en sortir ? D’un côté, je me disais que je voulais apprendre... et de l’autre, il y avait ce qui ne dépendait que de moi... Cependant quelque chose me disait que ce qui serait bon à prendre dépendait, non pas de ce qui se proposait, mais surtout, de ce contre... ou pour... quoi il allait falloir lutter...

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