dimanche 25 août 2019

(25) Ce jour-là


« L’homme de la survie, c’est l’homme émietté dans les mécanismes du pouvoir hiérarchisé, dans une combinaison d’interférences, dans un chaos de techniques oppressives qui n’attend pour s’ordonner que la patiente programmation des penseurs programmés.»

Raoul Vaneigem, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations



Les Mémoires de Candide
Réunies hors limites des hasards où il tente de survivre


Si, par chance, j'avais pu voir le ciel ce jour-là, j'eus pu dire: il faisait gris ce jour-là. Je parle du jour du passage sous le bandeau. Mais rien dans le ciel, aujourd’hui je le sais, n’eut permis de s’appuyer sur le moindre repère. Les voix tournaient littéralement autour de moi tout comme le sens de leurs questions dont je ne comprenais malgré tout pas le sens qu’ils y mettaient. Je comprenais le sens profond qu’ils exprimaient par le ton mais pas le sens des mots. Les mots mêmes je ne savais ce que c’était... Comment en suis-je arrivé à lier deux souvenirs bien distincts qui ne peuvent se confondre... Je ne le sais... peut-être une similitude de conditionnement... Le premier de ces souvenirs, je viens d'en parler et le second a trait à mon éducation... ou mon dressage... où l'être que je suppose être mon père m'enseignait par le geste la technique dite du "bâton"...
De même que sur la surface de l’eau vive s’animent des images qui sans elle seraient immobiles... s’animent des mots par des voix qui, sans elles, ne seraient que des amas inertes de lettres mortes.
Personne ne pourrait dire en quoi consiste ces tons... Ils sont là... c’est tout...




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