samedi 1 septembre 2018

(1-9-18) Un océan d’incertitude


"Fernando Pessoa a dit que la langue portugaise était devenue sa patrie et je pourrais dire la même chose à propos de la langue française. En apprenant le Français, c’était comme une réminiscence platonicienne, j’avais l’impression de me souvenir de quelque chose qui était déjà là et oublié, latent, plutôt que d’apprendre quelque chose de complètement inconnu."

Eugène Green



– Que fait-il ici celui-là?
– Visiblement, ils se croient seuls aux monde.
– Un peu comme des enfants?
– C'est cela... mais dites-moi...
– Que voulez-vous que je vous dise?
– Pensez-vous que les hommes pourront un jour comprendre ce que nous nous disons dans notre propre langue ?
– Il se peut qu’un petit nombre y parvienne et servent d’interprètes pour les autres, mais avant qu’ils n’y parviennent un fastidieux travail les attend et ils auront toujours besoin de l’un d’entre nous pour vérifier la traduction sans que pour cela ils puissent éviter de traverser l’océan d’incertitude inhérent à toute traduction. 

– Et nous avons un grand avantage sur eux: ils sont expressifs. Le moindre sentiment ou émotion s’inscrit sur leurs visages et donne des indices très clairs sur celui qui parle...
– Bien au-delà des mots que leurs bouches articulent.

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