"Collines escarpées de la ville! Vastes architectures que les flancs abrupts retiennent et amplifient, étagements d'édifices diversement amoncelés, que la lumière entretisse d'ombres et de taches brûlées -vous n'êtes aujourd'hui, vous n'êtes moi parce que je vous vois, et je vous aime, voyageur penché sur le bastingage, comme un navire en mer croise un autre navire, laissant sur son passage des regrets inconnus."
Je ne suis personne, Fernando Pessoa
– Que vient faire aussi cette chouette ici, dans notre histoire?
– Je n'en sais rien, mais ce n'est pas la première fois qu'elle la traverse...
– Dites-moi, une idée me traverse l'esprit, se pourrait-il qu'elle ne sache rien de ce qui se passe autour d'elle?
– Vous voulez dire sur la piste?
– C'est cela...aussi... Je veux dire... se pourrait-il qu'il s'agisse de coïncidences...
– Je ne saisis pas.
– Et si, pure supposition, justement, elle aussi, ne saisissait pas...
– Pourtant on voit clairement qu'elle se saisit... ou du moins qu'elle va se saisir un de ces deux personnages grotesques... ou au moins de l'un des deux...
– Cela fait beaucoup d'incertitude...
– Oui, certes, mais quelle est donc cette certitude qui nous habite et nous dit qu'elle se saisit ou qu'elle va se saisir de cet homme?
– Tout dans son attitude et sa position ne nous l'indique-t'il point?
– C'est là que réside le piège...
– De quel piège voulez-vous parler?
– De celui de la ressemblance... et de l'inconnu... qui entretissent tout un réseau dans lequel il est bien facile de se fourvoyer...
– Seriez-vous en train de me dire que ces personnages n'ont rien à voir entre eux?
– C'est presque cela.
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